De nombreux enseignants nous interrogent sur l’usage de MHM Maternelle quant aux futurs nouveaux programmes, aux annonces de « méthode de Singapour »….Nous proposons donc cet article pour répondre au positionnement de la méthode en maternelle…
En sachant que si les programmes bougent et apportent des changements importants, nous proposerons d’ici la rentrée des outils pour s’adapter, accessibles en ligne ; )
D’abord, c’est quoi la méthode de Singapour ?
Monica Neagoy, docteure en didactique des mathématiques et spécialiste de la méthode, répond très bien à cette question :
« Les Singapouriens ont une réponse très intéressante à cette question. Pour eux, il n’existe pas de « mathématiques de Singapour ». C’est le nom que le monde donne à ce qu’ils font, alors qu’eux estiment simplement faire « des mathématiques de qualité ».
On parle surtout de la méthode après 6 ans.
Les éléments clés de la démarche de Singapour :
Dans sa philosophie, la démarche de Singapour place l’enfant au centre, en activant sa curiosité, son plaisir à faire des mathématiques, à jouer avec les nombres et les formes.
C’est depuis le début l’un des fondements de MHM. Par le biais des rituels, des modalités d’apprentissage (individuel, binôme, groupe), par les défis proposés, par les contenus (situations problèmes), par la place du jeu et des activités ludiques et stimulantes, MHM propose des mathématiques vivantes, actives, de la petite section.
Les principes de MHM s’appuyant sur les mêmes bases théoriques que celles de la démarche de Singapour, on retrouve aussi, sur la philosophie d’enseigner et d’apprendre les mathématiques, avec plaisir, positivisme et une réflexion sur la place de l’erreur.
La démarche de Singapour s’appuie sur plusieurs éléments importants :
– l’approche « concrète, imagée, abstraite ».
Depuis sa création en 2014, MHM a fait de la démarche, francisée en « manipuler-verbaliser-abstraire », le cœur de son fonctionnement, démarche fondamentale comme le rapport Villani-Torossian le soulignait lui-même dès 2018. MHM, sur la base de la recherche, a notamment mis un accent particulier sur la partie « verbaliser /imager », trop souvent délaissée dans les pratiques, et partie fondamentale à la construction de l’abstraction.
Ainsi, toutes les connaissances mathématiques, les procédures, les concepts sont enseignés dans MHM avec cette approche : d’abord manipuler concrètement l’objet mathématique, le mettre en scène, interagir avec, puis progressivement, dans le cadre d’un enseignement explicite, aller vers la deuxième phase de la démarche : verbaliser/imager. L’élève se détache alors du concret pour établir une représentation mathématique, qu’il s’agisse d’un dessin, d’un schéma, de la personnalisation d’un outil mathématique déjà étudié. Cette phase est fondamentale : je représente, je mets des mots sur ce que je fais, j’échange avec l’adulte, avec les autres élèves pour confronter ma représentation et le vocabulaire mathématique utilisé…Enfin, vient l’abstraction avec l’usage des symboles mathématiques.
– La modélisation dans la résolution de problèmes.
Singapour a mis au cœur de son approche la résolution de problèmes et la modélisation en barres à partir de 6-7 ans. MHM propose toute la scolarité de maternelle des situations problèmes, avec des problèmes numériques, géométriques ou de mesure…C’est pourquoi les élèves travaillent sur des défis mathématiques, sur la boite à énigme.
Les élèves apprennent non seulement à résoudre des problèmes de différentes typologies mais surtout ils apprennent à réfléchir, analyser, essayer.
– La pensée algébrique
Dans la démarche de Singapour, une réflexion est mise en place très tôt sur la pensée algébrique, c’est-à-dire une façon de faire des mathématiques en faisant des connexions, en généralisant des situations, des structures. C’est un principe que l’on retrouve dans MHM par le souci apporté sur la manipulation, le lien entre les objets manipulés et les concepts mathématiques. Par exemple, lorsque les élèves travaillent sur les décompositions, à partir de la boite à décomposer ou des numicons. Ils se créent des images mentales, des opérations mathématiques mentales qui seront utiles dans la suite de leur scolarité.
Documents à consulter :
Mathématiques : « si Singapour réussit, nous le pouvons aussi » par Moniaca Neagoy, spécialiste de la méthode de Singapour
Mathématiques – Les points forts de l’approche de Singapour dans l’enseignement des mathématiques. Comment s’en inspirer ?
Réseau Canopé, GMF, Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, AFINEF- 2019